Par Gaëlle Ribière
- Fondatrice & Psychomotricienne
chez Eveil&Conseil
L’enfant qui teste l’alternance de la position debout et la position assise, transite par une position de confort qui est celle de l’agenouillé. Celle-ci lui permettra à terme d’imiter le lapin et le crabe par exemple ! Nous nous devions d’aborder ce sujet d’autant plus si votre enfant a tendance à s’y installer en position W. Il faut alors être attentif et ne pas laisser cette assise s’installer. On vous explique pourquoi !
Qu’est-ce que l’assise en position W ?
Agenouillé en position W, les genoux sont à terre mais au lieu d’être assis sur les talons, l’enfant est assis au sol. Les jambes sont donc écartées et forment un W.
Pourquoi faut-il éviter la position W ?
Ce qui est embêtant c’est la répétition de cette position. Car elle force sur les articulations de la hanche pour que la cuisse tourne vers l’intérieur. Elle va également fragiliser les articulations au niveau des pieds, des genoux et du bassin et peut donc entraîner des problèmes orthopédiques sur le long terme. Cette fragilisation se traduit aussi au niveau du dos avec une mobilité réduite et un mouvement de torsion qui se fait plus difficilement. Or, cette torsion est primordiale pour acquérir une bonne flexibilité mentale.
Pour toutes ces raisons, nous vous suggérons de reprendre votre enfant chaque fois qu’il s’installe dans cette position.
À quoi cette position est-elle due ?
Nous avons des récepteurs entre nos muscles et nos ligaments qui nous donnent des informations pour jauger notamment de l’orientation à donner à notre pied lorsqu’il y a une butte, un trottoir. Lorsque l’enfant utilise cette position en W, bien souvent, cette perception musculo-ligamentaire n’est pas suffisamment intégrée.
Pour accompagner votre enfant à gagner une meilleure position, (même s’il ne s'assoit pas en position W), il faudra donc renforcer ses perceptions musculo-ligamentaires.
Comment aider son enfant à se défaire de cette position ?
Pour cela, vous pouvez proposer à votre enfant un petit parcours moteur avec des variations de texture et de hauteur. Installez au sol du matériel divers comme des coussins, une marche solide, des cailloux... Puis accompagnez votre enfant en réalisant ce petit parcours, à quatre pattes, puis debout. S’il réclame votre main, placez-la devant lui, à sa hauteur de hanche, pour ne pas le déséquilibrer !
La draisienne est également un exercice ludique que vous pouvez proposer pour le renforcement musculo-ligamentaire.
Enfin, vous pouvez l’aider en corrigeant sa position. Lorsqu’il est assis en position W, guidez-le en vous plaçant derrière lui, et en ramenant ses deux jambes en position tailleur. Vous pouvez aussi lui placer les talons sous les fesses ou encore lui placer un coussin d’allaitement ou un coussin à air entre ses talons et ses fesses ce qui lui permettra de garder les genoux écartés à juste largeur de hanches sans forcer dessus.
L’expérience et la répétition finiront par porter leurs fruits. Si toutefois, vous percevez une trop grande laxité chez votre enfant, n’hésitez pas à consulter un psychomotricien qui l’aidera à renforcer la tonicité de ses membres inférieurs.